Un liseron très particulier...

Le Liseron rayé (Convolvulus lineatus) se distingue du Liseron cantabrique (C. cantabrica) par l’absence de longs poils sur les tiges et la face supérieure des feuilles, une pilosité courte plus dense (plus de 20 poils/mm²) lui donnant un aspect argenté, des tiges florifères basses (ne dépassant généralement pas 20 cm) et par ses fleurs rose pâle ou blanches. Il pousse sur des substrats marneux dénudés, tassés et temporairement humides, au nord-ouest de la région méditerranéenne.
Le liseron rayé présente une pilosité courte lui donnant un aspect argenté (c) A. Descheemacker / CBNMC
Dans le territoire d’agrément du CBN du Massif central, cette espèce n’était connue, jusqu'à présent, que d’une seule localité du Puy-de-Dôme, dans le secteur de Clermont-Ferrand/Cournon, où elle paraît indigène. En effet, sa présence est attestée depuis 1843 (H. Lecoq et M. Lamotte) et ce secteur thermophile est réputé pour héberger de nombreuses autres plantes d’affinité méditerranéenne.
En Ardèche, le Liseron rayé a été découvert cette année dans deux communes du sud département (Orgnac-l'Aven et Vagnas), à moins d’une cinquantaine de kilomètres des plus proches populations gardoises et vauclusiennes. Ce taxon est classé dans la catégorie « En danger critique d’extinction [CR] » dans la liste rouge d’Auvergne et n’était pas recensé jusqu’à présent en Rhône-Alpes, où il n’avait donc pas été évalué. Les populations d’Ardèche totalisent moins de 250 individus chacune et semblent menacées à terme par la dynamique naturelle de fermeture des milieux suite à l’abandon des pratiques agropastorales. Toutefois, des recherches complémentaires dans le Bas-Vivarais permettraient certainement de détecter de nouvelles populations.
Nicolas Bianchin (CBN Massif central)