La flore et les végétations de la métropole stéphanoise sous l’œil attentif des botanistes du Conservatoire…

Connaissez-vous le Pavot du Pays de Galles ou encore le Lycopode en massues ? Ce sont deux plantes parmi la quarantaine d’espèces protégées observées par le Conservatoire botanique national du Massif central ces dernières années, dans le cadre du Contrat Vert et Bleu déployé sur la Métropole stéphanoise.
Les botanistes du Conservatoire ont ainsi prospecté une grande partie du territoire de la métropole stéphanoise dans l’espoir d’estomper une partie des lacunes en termes de connaissance de la flore. Ces travaux visaient à compléter les inventaires déjà réalisés par des observateurs du territoire ou par le Conservatoire dans le cadre de travaux à l’échelle du département ou de la région, et surtout à mettre en lumière la richesse botanique du territoire. Il s’agissait aussi de préciser, dans le même temps, les connaissances relatives à la répartition et à l’écologie d’espèces rares ou protégées, tout en mesurant leur risque de disparition...
Situé à la croisée de régions naturellement remarquables (Pilat, Forez, gorges de la Loire…), le territoire de Saint-Étienne métropole (SEM) détient une flore particulièrement riche dès que l’on s’éloigne des centres urbains. Avec plus de 87 000 données collectées, les botanistes ont été en mesure d’identifier 1 464 plantes différentes (90 % de la flore ligérienne !) tandis que 1/5 du territoire reste encore à ce jour méconnu.
Si près de 180 espèces exotiques sont apparues récemment sur le territoire, on regrettera la disparition probable de 29 plantes remarquables non revues depuis 1998, témoignant ainsi de la perte de biodiversité liée à notre mode de vie actuel. Une quarantaine de plantes protégées et/ou menacées sont encore présentes, principalement dans les gorges de la Loire et dans le sud du massif du Pilat. Les milieux naturels constituant ces deux territoires, certains originaux et rares, sont d’une manière générale préservés de l’urbanisation, des perturbations humaines et des pratiques agricoles intensives. Parmi les plantes remarquables identifiées, on retiendra le Pavot du Pays de Galles aux allures de coquelicot jaune, le Lycopode en massue (un ancêtre des fougères et plantes alliées qui couvraient jadis le territoire à l’époque du Carbonifère, à l’origine du charbon stéphanois…), ou encore l’Anacamptide à fleurs lâches, une délicate orchidée des prairies humides menacées par l’abandon agricole ou le surpâturage…

Grâce à ce travail, SEM dispose aujourd’hui de données botaniques précises, permettant d’identifier les secteurs méritant une attention particulière dans le cadre de travaux d’aménagement, voire d’envisager des mesures de préservation de certaines plantes ou végétations singulières.
Dans la perspective de faire connaître ce patrimoine aux habitants, le Conservatoire botanique et la métropole ont édité, grâce au soutien financier de l’Europe*, un livret de 44 pages, abondamment illustrés ainsi qu’un poster, disponibles gratuitement auprès des Offices de tourisme du territoire ou téléchargeables en bas de page.

