Des forêts montagnardes du Massif central menacées d'extinction

C’est en partie la conclusion de l’évaluation du risque de disparition des différents types de forêts de montagne au niveau national, menée par le Comité français de l'UICN, l'Office français de la biodiversité, le Muséum national d'Histoire naturelle, en collaboration avec l’IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) et le Réseau des Conservatoires botaniques nationaux.
La Liste rouge des écosystèmes en France permet d’évaluer le risque de perte de la biodiversité à l’échelle des écosystèmes. Intégrant la dimension fonctionnelle (interactions entre espèces et avec leur environnement) et dynamique de la biodiversité, elle renforce la capacité de suivi de l’état de la biodiversité et de son évolution sur l’ensemble du territoire français, dans l’Hexagone, la Corse et les Outre-mer. Ce chapitre, auquel a participé le CBN Massif central, porte sur les forêts de montagne, dans l’Hexagone et la Corse.
Parmi les 19 écosystèmes forestiers de montagne analysés, 10 sont jugés "menacés" dont les hêtraies, sapinières et hêtraies-sapinières subalpines (EN - en danger), les forêts mixtes montagnardes atlantiques, acidophiles et neutrophiles (VU - vulnérables), ou encore les pineraies montagnardes acidiphiles à Pin sylvestre (VU - vulnérables), bien représentées sur le Massif central et impactées notamment par une modification des conditions climatiques dans leur aire de répartition. Ces résultats s'appuient sur la connaissance phytosociologique capitalisée par le CBN depuis sa création. La récente publication du catalogue des végétations forestières a permis de cerner plus précisemment les végétations forestières concernées par l'évaluation.
Cependant, ces écosystèmes sont exposés à un cocktail d'autres pressions dont les effets passés et à venir sur les assemblages d’espèces caractéristiques et le fonctionnement de l’écosystème restent encore difficiles à qualifier. Ces forêts hébergent une biodiversité unique, héritée des dernières ères glaciaires avec des populations d’espèces "reliques" adaptées à des conditions extrêmes. L’adoption de pratiques sylvicoles respectueuses des fonctions écologiques forestières et la mise en œuvre de programmes de surveillance constituent deux pistes indispensables à l’anticipation de la disparition de certaines forêts montagnardes.
Découvrez les résultats détaillés sur la brochure éditée par l'UICN, ainsi que les autres listes rouges du territoire sur nos pages dédiées.