Des espèces patrimoniales exceptionnelles aux portes du CBN Massif central.
Du 17 au 20 novembre dernier, l’équipe du CBNMC a bénéficié d’un stage d’initiation à la détermination des lichens organisé par quatre membres de l’Association française de lichénologie (AFL), Chantal Van Haluwyn, Olivier et Danièle Gonnet et Jean-Pierre Méral. Il s’agissait de recueillir l’expérience de lichénologues aguerris afin de développer nos connaissances sur les lichens et d’acquérir les méthodes de travail particulières de cette discipline exigeante. La détermination des lichens passe en effet obligatoirement par des observations microscopiques ainsi que par l’utilisation de réactifs chimiques : la détermination in situ est donc bien souvent aléatoire voire impossible. C’est donc un domaine nouveau, possédant aux enjeux considérables, que le CBNMC se propose d’explorer aujourd’hui : les lichens sont connus par exemple pour être de robustes bioindicateurs (climat, qualité de l’air). C’est aussi un pan considérable de biodiversité qui demeure, pour l’instant, peu étudié : une courte visite de terrain non loin du conservatoire a ainsi permis par exemple de découvrir Heterodermia subneglecta Elix (détermination Chantal Van Haluwyn) lichen foliacé corticole nouveau pour la Haute-Loire ! Non loin du bâtiment du Conservatoire botanique, deux espèces patrimoniales ont été collectées (détermination Chantal Van Haluwyn, Olivier et Danièle Gonnet) au cours de cette formation :
- Acarospora similis a été observé sur la barrière en bois de l’entrée du CBNMC . Il s'agit de la 3e station française de l’espèce, considérée comme très rare, d’intérêt patrimonial international, et en danger critique d’extinction ;
- Candelaria pacifica, observé à la base d’un chêne près du verger, n’était connu jusqu’à présent que dans les Ardennes.
Ces découvertes montrent que même des milieux très banals ne doivent pas être négligés dans la recherche de lichens.