Cephaloziella integerrima (Lindb.) Warnst.
Nouvelle localité : 21 septembre 2013, Cantal, Leucamp, ancienne mine de Bancarel, 710 m.
Cephaloziella integerrima est une espèce essentiellement européenne à tendance nordique. Elle est bien représentée dans les pays du nord de l’Europe, tels que la Suède, la Norvège, la Finlande et le Danemark. Elle est également présente dans la partie européenne de l’ex-URSS. Elle est connue dans le sud des Îles Britanniques, en passant par la France, la Suisse et l’Italie vers le sud, tandis qu’en Europe centrale, on la rencontre en Allemagne, en Pologne et en Hongrie (Culmann, 1913 ; Müller, 1957 ; Düll, 1983). En France l’espèce est extrêmement rare (Pierrot, 1971, 1991) et présente dans des contextes biogéographiques très contrastés, à tel point qu’on pourrait légitimement s’interroger sur l’homogénéité génétique de l’espèce. La première mention en France est due à Douin (1905-1906) qui la cite dans l’Eure-et-Loir, dans le fameux bois de Dangeau. Culmann (1913) la rapporte dans les environs de Chamonix (Haute-Savoie). Elle est signalée par Pierrot en Vendée et dans la Vienne (Pierrot, 1971) et en Ardèche par Hugonnot (2010).
Dans le Cantal, elle a été observée sur les haldes (déblais miniers) horizontales tassées, à l’entrée d’une ancienne mine de tungstène en compagnie de trois espèces banales : Campylopus introflexus, Bryum dichotomum, Ceratodon purpureus var. purpureus. Peu de données écologiques sont disponibles tant l’espèce est rare au niveau européen. Il s’agit d’une espèce des substrats acides et compactés. On la retrouve dans divers habitats artificiels tels que des abords de mines ou de carrières. Holyoak (2000) et Holyoak & Lockhart (2009) soulignent les liens de cette espèce avec les déblais de mines de cuivre. Elle a également été signalée sur les moraines de glaciers (Culmann, 1913).
Vincent HUGONNOT & Jaoua CELLE