Zygodon stirtonii découvert dans le département du Rhône
Le 16 mars 2024, lors d’une sortie botanique, des étudiants de l'université de Lyon 1 accompagnés de leur enseignant, ont relevé la présence de Zygodon stirtonii Schimper ex Stirton sur la commune de Meyzieu (Rhône - 69). Cette bryophyte, faisant partie de la famille des Orthotrichaceae, a été découverte au niveau d’une aulnaie-saulaie bordant le canal de Jonage.
Une nouveauté pour le Rhône ? Pour le département, certainement, mais pas pour le fleuve puisque cette espèce avait déjà été observée, dans des forêts alluviales du Rhône dans le département de la Savoie. Rare en Auvergne-Rhône-Alpes, elle n’est répertoriée que de quatre autres localités du Massif central réparties dans le Cantal, le Puy-de-Dôme, la Loire et la Haute-Loire. À l'échelle de la France, l’espèce est très localisée. Sa présence est avérée sur toute la pointe bretonne et dans les départements côtiers normands ainsi qu’à proximité de la région parisienne.
L’écologie de cette mousse, poussant sur des troncs de peuplier noir (Populus nigra) en Savoie et sur l'écorce d’un saule cendré (Salix cinerea) à Meyzieu, semble à l’échelle de la région, liée aux ripisylves et aux espèces arborées qui s’y trouvent. Généralement en coussins denses vert foncé, elle est souvent accompagnée de Cryphaea heteromalla, espèce marquant une forte humidité atmosphérique.
La dispersion et l'éloignement des différentes localités laissent penser que cette espèce serait plus fréquente que ce que laisse supposer sa répartition actuelle : l'espèce demeure relativement complexe à identifier du fait de sa ressemblance avec Zygodon viridissimus. Elle est d’ailleurs fréquemment considérée comme une variété ou sous-espèce de ce dernier bien qu’elle en diffère par ses feuilles moins pointues et légèrement asymétriques à l'apex. Comme on peut le voir sur la photo ci-après, Zygodon stirtonii se reconnaît aussi grâce à sa costa (nervure principale) épaisse et excurrente (qui souvent s'épaissit dans la partie distale de la feuille) et ses propagules cloisonnées longitudinalement.
Les raisons de la supposée faible détection de l’espèce seront détaillées de manière plus approfondie dans un article à paraître.
Lisa Janoud et Thomas Gruet (étudiants à l’université de Lyon 1)