Enjeux
Diversité végétale et fongique du Massif central : les grands enjeux
Une des particularités du Massif central vis-à-vis des
territoires voisins est que le paysage apparaît toujours sous la forme d’une
mosaïque complexe et diversifiée de milieux forestiers, prairiaux, humides,
rocheux... Cette diversité et cette complexité paysagères sont l'héritage d'une
attention pluriséculaire portée par l'homme sur son environnement.
Et c'est bien cette attention que le CBN Massif central
entend préserver et encourager pour que les habitants et les visiteurs de ce
territoire puissent vivre dans un cadre enchanté par la diversité végétale dans
un contexte social et économique satisfaisant. En ce sens, au regard de sa
formidable diversité végétale, le Massif central est une terre porteuse
d’avenir ; ce que l'on croyait comme ses faiblesses hier seront demain des
atouts reconnus bien au-delà de ses frontières. Nos études et notre expertise
mettent en exergue ce qui fait incontestablement la richesse et la diversité
végétale du Massif central :
Les milieux ouverts herbacés (prairies et pelouses), les
forêts anciennes et matures, les zones humides (lacs, tourbières, bords des
fleuves…) constituent les trois piliers sur lesquels reposent la biodiversité
du Massif central. Aujourd’hui, cette diversité paysagère et végétale qui fait
l’identité même du territoire est sous le joug d’évolutions et de forces
nouvelles : les listes rouges régionales (flore, bryoflore, fonge,
végétations…) confirment que l’agriculture, la sylviculture et l’urbanisation
représentent les trois activités humaines qui façonnent le plus aujourd’hui la
diversité végétale du Massif central et que leur évolution actuelle, et plus
particulièrement leur intensification combinée au changement climatique,
produit des changements globaux dont les conséquences sont, de toute évidence,
inédites, conduisant à moyen terme à une extinction massive de la biodiversité
mais aussi à l’altération de nombreuses activités économiques qui exploitent
cette même biodiversité.
L’urgence liée au rythme de l'érosion de la nature et du
changement climatique amène le CBN à rechercher la plus grande efficience,
c’est-à-dire à agir sur un large périmètre et un large pan de la biodiversité
fongique et végétale. Ses actions menées à travers les filières agropastorales
et sylvicoles qui régissent les trois quarts du territoire participent à cette
philosophie. Mais ce travail reste à poursuivre pour y inclure les écosystèmes
humides et les espaces artificialisés.
Plusieurs enjeux majeurs se dégagent de notre analyse, sur
la période 2023-2035 :
Les défis colossaux sont établis en écho à des constats inquiétants. Y répondre ne doit pas consister à panser les plaies ouvertes ni à préserver un « patrimoine » au sens muséographique du terme, mais bel et bien proposer un futur désirable, joyeux et prospère. Il s’agit, comme esquissé lors du précédent agrément, d’imaginer une société attentionnée envers le vivant dont la diversité est seule à même d’assurer les besoins vitaux et préserver durablement notre propre espèce. Sans prôner un retour aux prémices de l’Humanité, notre action doit consister à réorienter nos modes de vies et nos activités économiques pour qu’elles s’assurent de la résilience et de la durabilité des écosystèmes qu’elles exploitent. Accompagner le territoire vers la recherche de la robustesse plutôt que de la performance est la clé pour trouver l’équilibre indispensable entre l’être humain et son environnement.