Le CBNMC accueille les jeunes forestiers du Lycée de Saugues
C’est avec un grand intérêt que le Conservatoire botanique du Massif central a reçu les jeunes de 1ère année en Bac pro Forêt du Lycée agricole Bonnefond/Saugues, le 5 novembre 2024, dans le cadre de leur semaine « Santé et Développement durable ».
Accompagnés de leur professeure de Sciences de la Vie et de leur professeure de Français, les 14 jeunes, futurs bûcherons ou gestionnaires forestiers, ont découvert une parcelle de forêt près de Malvières (43), en compagnie de Benoît Renaux, référent forêts au CBNMC, d’Angélique Adevah, animatrice au Conservatoire botanique également et de Virginie Monatte, gestionnaire forestier indépendante.
Au programme de la journée : Comment concilier la préservation de la biodiversité et la gestion forestière ?
Sur cette parcelle essentiellement peuplée de Sapins pectinés, les jeunes ont d’abord observé à la loupe les dizaines d’espèces de plantes, de mousses, de lichens et de champignons poussant sur un arbre centenaire, abattu mais laissé en place sur le sol forestier. L’occasion de rappeler l’importance fondamentale du bois mort dans le maintien de la biodiversité forestière. Près de 30% des espèces forestières sont strictement liées à la présence des vieux arbres ou des bois morts. Ce sont d’ailleurs ces espèces qui sont les plus menacées dans les forêts d’Europe. Conserver des bois morts, sur pied ou au sol est un élément essentiel à la biodiversité.
Benoît Renaux a ensuite rappelé les principes de la futaie irrégulière à couvert continu, le mode de gestion privilégié dans cette parcelle de forêt. Il a souligné les bénéfices de ce type de gestion pour le maintien de la biodiversité, tout en permettant néanmoins une exploitation forestière rémunératrice pour le propriétaire.
Les jeunes ont ensuite observé des sphaignes, ces mousses typiques de zones tourbeuses, précieux indicateurs d’habitats rares et protégés, que les futurs bûcherons peuvent apprendre à reconnaitre pour préserver ces zones lors de leurs travaux futurs.
Armés d’un petit guide, les élèves sont également partis à la recherche des « arbres bio », ces arbres qui abritent de nombreux êtres vivants, du fait leurs particularités (fentes, cavités, trous, branches mortes…). Durant la gestion forestière, ces arbres pourront être marqués et conservés pour favoriser la biodiversité.
Pour terminer la journée, Virginie Monatte, gestionnaire forestier indépendante œuvrant sur cette parcelle, a présenté son travail et sa vision de l’exploitation forestière aux jeunes. Elle leur a expliqué pourquoi elle avait résolument choisi la sylviculture irrégulière à couvert continu. Elle leur a montré le soin qu’elle apporte à préserver le sol forestier, moteur de la santé de la forêt, notamment en aménageant des « traines », pour que les engins réduisent leurs déplacements au minium. Elle leur a également fait observer des placettes d’enrichissement, c’est-à-dire des lieux où elle a fait planter d’autres essences (Châtaignier, Erable plane, Douglas) afin de diversifier progressivement le peuplement forestier et de favoriser une plus grande résilience, notamment face au dérèglement climatique. Les jeunes ont pu se rendre compte que sur cette parcelle, gestion forestière et préservation de la biodiversité étaient tout à fait compatibles, grâce au travail intelligent de Virginie Monatte.
Une telle journée est porteuse d’espoir : la sensibilisation des jeunes forestiers à la préservation de la biodiversité est une nécessité face aux enjeux actuels et les pratiques futures de ces jeunes feront toute la différence dans le maintien d’une forêt vivante.