Regards croisés

Regards croisés

Un temps pour réfléchir et agir ensemble en faveur du patrimoine végétal sauvage local

Au cours des deux jours consacrés aux communications scientifiques, deux tables rondes et une conférence ont convoqué des acteurs socio-culturels pour croiser nos regards autour de la place du végétal sauvage en secteur urbain, périurbain et rural. Les idées émergeant de ces discussions ont constitué le point de départ d'une série d'actions pouvant être déployées à partir de 2025.

Les enjeux de transition écologique obligent aujourd’hui les territoires du Massif central à repenser leur avenir nécessairement commun. D’un côté les métropoles et les territoires périurbains sont amenés à réfléchir à la place de la nature dans un contexte fortement peuplé et artificialisé ou encore leur accès à une alimentation et une énergie durables et locales… De l’autre côté, les territoires ruraux et montagneux font face à une artificialisation croissante des espaces agricoles et naturels, à la désertification mais aussi au développement d'une exploitation agro-industrielle des ressources naturelles. Au travers de ces deux polarités et leurs évolutions, la biodiversité voit son avenir incertain : 1 plante sur 4 est menacée ou quasi-menacée d’extinction à moyens termes.
Au cours des deux jours consacrés aux communications scientifiques, deux tables rondes et une conférence ont réuni des acteurs socio-culturels pour croiser leurs regards autour de la place du végétal sauvage en secteur urbain, périurbain et rural. Revivez celles-ci à travers les enregistrements vidéos proposés ici :   

10 Avril 2024 - TABLE RONDE - De l’amnésie environnementale à la consommation de « nature » : quel avenir pour la diversité végétale sauvage ?

Animée par Stéphane PERERA (CBN Massif central), avec la participation de :
  • Yoan SVEJCAR, Chercheur-praticien indépendant en écopsychologie
  • Marion GUIBERT Chargée de mission Rhône et milieux naturels et Pierre Athanaze, Vice-Président au SYMALIM Grand Parc de Miribel Jonage
  • Charlène GRUET, Coordinatrice à Nature et sens
  • Justine DESCHAMPS-RÉBÉRÉ / Coordinatrice Pôle Environnement à la MJC Confluence.

Selon l’histoire, les usages et les territoires, notre relation à la nature diffère, se transforme et nous transforme aussi. À l’heure où plus d’un tiers de la population française ne peut se passer d’internet plus de quelques heures sans ressentir un manque (CREDOC, 2022) et où seul un quart de la population des grandes métropoles n’a accès quotidiennement à la nature (CREDOC, 2022), notre relation au vivant se serait-elle cantonnée aujourd’hui à l’exploitation des dernières ressources naturelles disponibles ? La végétation, les grands espaces ne seraient-ils devenus qu’un décor pour les pratiques de loisirs de plein-air ? Nous serions-nous désintéressés de la nature, de sa faune et de sa flore au point de ne plus nous préoccuper de son extinction ? Finalement, sommes-nous encore capable d’altérité envers le monde vivant ? Illustrée d’exemples relatifs au patrimoine végétal sauvage du Massif central, cette table ronde explore notre relation au vivant, nos pratiques actuelles de la nature, notre santé environnementale, les enjeux et surtout, les leviers possibles pour mobiliser les habitants autour de préservation du patrimoine végétal local dans un contexte de bouleversement mondial, tant climatique que biologique...

11 Avril 2024 - TABLE RONDE - Les relations villes-campagnes, un enjeu de préservation de la biodiversité agricole et forestière

Animée par Stéphane PERERA (CBN Massif central), avec la participation de :
  • Pierre-Marie LE HÉNAFF, Responsable antenne Auvergne au Conservatoire botanique national du Massif central
  • Patricia VORNICH, Responsable du service agriculture - alimentation à la Métropole de Lyon
  • Bernard BONNEFOY, Président de l'association "Fin gras du Mézenc"

L’attention croissante portée à la qualité et à l’origine de son alimentation amène à se préoccuper de l’agriculture qu’elle soit proche ou lointaine, voire à produire soi-même une part de son alimentation parfois au sein même du tissu urbain. L’intérêt pour l’alimentation se traduit, aussi, dans un intense mouvement associatif et d’économie sociale et solidaire, par une volonté d’agir en faveur de la biodiversité ou de l’environnement au sens large. En marge, se développe l’agritourisme, à travers la valorisation de produits agricoles et alimentaires dits « du terroir », que l’on peut voir comme un moyen de retisser des liens entre producteurs et consommateurs…
Ces tendances et questionnements s’expriment notamment en contexte urbain ou péri-urbain tandis que dans le même temps, les campagnes voient l’exploitation de leurs ressources agricoles et forestières s’industrialiser pour répondre aux besoins de consommation de masse, très généralement au détriment de la qualité environnementale des territoires ruraux.
Le changement climatique impose également sa clause de revoyure : transition énergétique, mobilité, santé environne-mentale sont autant d’enjeux questionnant l’aménagement du territoire à l’heure où environ 30 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers sont consommés chaque année.
Comment les grandes agglomérations peuvent-elles soutenir les filières vertueuses pour proposer des ressources saines et durables à leur population ? Quelles responsabilités donner au rural et à l’urbain pour répondre aux enjeux de préservation de la biodiversité ? Comment rendre les citoyens acteurs de la préservation de leur patrimoine par leurs choix de consommation ? Peut-on imaginer une autre gestion des ressources de notre territoire à l’échelle collective ? Pour y répondre, cette table ronde propose d’explorer les leviers en faveur d’un nouveau contrat ville/campagne pour contribuer à la préservation de la biodiversité régionale.

10 avril 2024 - CONCERT-CONFERENCE - Citoyens + scientifiques + décideurs locaux, vers de nouvelles alliances pour agir concrètement et durablement en faveur de la biodiversité

Avec la participation de Thomas Boutreux, doctorant en écologie urbaine et aménagement, facilitateur de transitions territoriales, et du duo de musiciens Keryda (harpe et contrebasse, improvisation avec des plantes…).

Au cours d’une conférence gesticulée, inspirante et panoramique, en présence de plusieurs scientifiques, gestionnaires d’espaces naturels et acteurs socio-culturels régionaux, Thomas Boutreux vous propose de partager son retour d’expériences locales en faveur de la biodiversité et de venir rencontrer celles et ceux qui réfléchissent aussi à former de nouvelles alliances pour agir ensemble, concrètement, en faveur de la diversité végétale et plus largement du vivant.

La conférence a été introduite par une performance musicale et végétale du duo Keryda. Sara Evans à la harpe et Damien Papin à la contrebasse ont improvisé lors d’un concert live autour de sons émis par des plantes munies de capteurs de potentiel électrique. Un moment musical surprenant, déroutant et empreint d’une grande délicatesse.