Inventaires et cartographie
Localiser le patrimoine végétal : un défi de court terme pour répondre à un enjeu majeur
En complément du travail de recueil de données historiques et dans la perspective d’actualiser la connaissance du patrimoine végétal existant mais aussi de préciser et localiser les éléments les plus rares et les plus menacés, le Conservatoire botanique national mène des campagnes d’inventaires et de cartographie, à différentes échelles territoriales.
Dans le cadre d’études particulières ou d’expertises, mais aussi de politiques territoriales ou nationales d’inventaire et de préservation de la biodiversité, le Conservatoire botanique mène régulièrement des inventaires et des cartographies de populations d’espèces ou encore de végétation et d’habitats naturels, sur de petites surfaces (parcelles, sites naturels remarquables, zonages…).
Cependant, si ces données complètent utilement la connaissance, seuls des programmes d’inventaires généraux et homogènes à l’échelle de grands territoires permettent une estimation fiable de la diversité végétale existante. C’est donc à travers des inventaires de plus grande ampleur, et avec l’aide d’un réseau de botanistes correspondants, qu’il décrit et cartographie la répartition de chaque espèce végétale et type de végétation ou d’habitat naturel présents sur son territoire. De 2001 à 2018, les botanistes du CBN et ceux mobilisés à travers son réseau de bénévoles, ont ainsi inventorié la flore vasculaire dans chaque maille UTM (5x5 km) de 10 départements, couvrant alors un territoire de près de 62 500 km2.
Depuis, cet inventaire général fait l’objet de compléments et d’actualisations (mailles sous prospectées, groupes d’espèces sous-inventoriés, recherche de taxons disparus…).
D’autres groupes d’espèces tels que les bryophytes, les lichens ou encore les algues font également l’objet d’inventaires mais ces derniers s’avèrent plus fastidieux à mener en raison des difficultés de détermination in-situ et de prospection sur de grands territoires.
Fort de sa longue expérience phytosociologique et d’une connaissance progressive mais solide de la flore et de la végétation du Massif central, le CBN Massif central mène également des programmes de cartographie et de caractérisation de plus grande ampleur en se concentrant sur des trames spécifiques de la végétation (milieux agropastoraux, forêts anciennes…) et/ou sur des territoires relativement vastes (Parcs naturels régionaux, départements, agglomérations…). Dans ce cadre, s’appuyant notamment sur les méthodes de la symphytosociologie et sur les outils géomatiques de télédétection (photographies satellitales ou aériennes) ou de croisement de couches d’informations (géologie, climat,…), il réalise des cartographies de végétations réelles ou potentielles, de séries ou géoséries de végétation, à très grande échelle.
L’acquisition progressive de données historiques et contemporaines permet ainsi au Conservatoire de dresser de véritables atlas de la flore et de la végétation utiles à la mise en œuvre de mesures de préservation. Ces inventaires contribuent également à la réalisation de référentiels qui listent et décrivent les taxons et syntaxons présents sur le Massif central.