Conservation ex-situ
La banque de semences, dernier rempart contre l’extinction d’espèces
Face à la difficulté de maintenir naturellement certaines populations d’espèces végétales, de pallier à la destruction de stations particulières ou encore dans la perspective de réintroduire des plantes disparues dans leur milieu d’origine, les gestionnaires sont parfois amenés à envisager des mesures de conservation ex-situ. Ces dernières s’appuient généralement sur la récolte, la multiplication et l’utilisation de semences, de boutures ou de plants.
Le Conservatoire botanique national du Massif central est l’un des rares organismes habilités par les services de l’État à prélever, par précaution ou nécessité, des semences, boutures ou plants d’espèces sauvages protégées et/ou menacées d’extinction afin de les conserver ou multiplier, en dehors de leur milieu naturel d’origine. Cette mission de conservation ex-situ s’appuie sur la constitution d’une banque de semences et la préservation de plants au sein de jardins conservatoires.
Les semences collectées sont systématiquement et rapidement triées, desséchées, pesées, conditionnées, puis référencées avant d’être conservées par congélation (-20°C) ou réfrigération (+5°C°). Cette banque de semences peut ensuite être mobilisée dans le cadre de travaux de recherche et d’opération de réintroduction ou de renforcement de populations. Chacune des 300 espèces végétales ainsi conservées dans la banque de semence a également fait l’objet de recherches préalables visant à sélectionner les échantillons les plus représentatifs de la variabilité de l’espèce ou de la population à conserver, et à anticiper les difficultés de stockage, de germination et de culture. Ainsi, des tests de viabilité sont régulièrement réalisés : ils permettent, pour chaque taxon, de mieux connaître les conditions optimales de germination et de s’assurer de la qualité des lots de semences. Plus de 1300 lots de semences sont ainsi stockés par le Conservatoire botanique national du Massif central en prévision d’actions de préservation et de gestion conservatoire.
Enfin, le Conservatoire botanique dispose d’une propriété du Département de la Haute-Loire, de près de 9 ha, pour mener à bien ses missions de conservation ex-situ de la flore sauvage menacée. Ces « jardins » servent de lieu de culture et de multiplication des collections dédiées à la conservation d’espèces menacées, d’apprentissage et d’expérimentation des techniques de multiplications (semis, bouturage, récolte de semences…) et de recyclage des lots de semences vieillissants issus de la banque séminale. Ces espaces constituent en outre de formidables supports de médiation et de sensibilisation du public.