Des outils pour mieux connaître la flore française
Collecter et partager les données floristiques à l'échelle nationale
Comment préserver la biodiversité sans la connaître et suivre son évolution ? Comment évaluer l'efficacité des politiques mises en œuvre en matière de préservation et de restauration de la biodiversité au niveau national comme au niveau international ? Comment associer les acteurs de cette politique et les citoyens et unir leurs efforts ? Comment permettre aux acteurs internationaux d'accéder à des informations synthétiques pour chaque pays ? Pour y répondre et constatant un manque d'informations fiables en matière de biodiversité, l'État français a engagé deux projets ambitieux : le SINP et l’ONB.
Environ 1,8 million d’espèces animales et végétales différentes sont aujourd’hui connues à l’échelle de notre planète, et on estime entre 3 et 100 millions leurs effectifs potentiels. Cette incroyable diversité ne doit pas nous faire oublier qu’environ la moitié risque de disparaître d’ici un siècle, compte tenu du rythme actuel de leur disparition 100 à 1000 fois plus rapide que les grandes vagues d’extinction précédentes.
Urbanisation, fragmentation de l’espace naturel, surexploitation des ressources sauvages, pollution, changement climatique en sont les principales causes. Conscients des impacts écologiques et économiques de ces changements globaux, 150 pays dont la France signent puis ratifient la Convention sur la biodiversité à Rio de Janeiro en 1992. Douze ans plus tard, la France se dote d’une Stratégie nationale pour la biodiversité (actualisée pour 2011-2020), fixant un cadre pour la mise en œuvre de ses multiples engagements par ailleurs renforcés lors du Grenelle de l’Environnement (2009).
Constatant un manque d’informations fiables en matière de biodiversité, ces questions conduisent rapidement l’État français à appuyer sa stratégie sur deux outils complémentaires : Système d’Information de l’iNventaire du Patrimoine naturel (SINP) et l'Observatoire national de la biodiversité (ONB).
Le SINP vise la collecte et la validation de manière cohérente et homogène des données scientifiques sur l'ensemble du territoire tandis que l’ONB est chargé d'interpréter ces données, de choisir des indicateurs fiables et d'apporter un éclairage sur l'efficacité des politiques publiques en faveur de la biodiversité. Ces deux outils reposent sur le déploiement d'un large réseau d'acteurs associant la recherche, les naturalistes, les gestionnaires d'espaces naturels, l'administration et les collectivités, ces dernières portant également l'ambition de se doter, dans leur territoire, d'observatoires et de systèmes d'information sur la biodiversité.
En 2013, la Fédération des CBN s'est attachée à développer le volet « données d'observations flore» du SINP en mettant à disposition, au niveau national, les données contenues dans chacun des systèmes régionaux d'information élaborés par les CBN. Cette intégration a nécessité, en amont, un travail conséquent de standardisation des données en particulier du point de vue taxonomique. Aujourd'hui, l’Office français de la biodiversité, les CBN et la communauté des botanistes disposent désormais d'un système d'information d'envergure nationale et fort de plus de 21 millions de données d'observation portant sur 7687 espèces de la flore de France. Pour porter à connaissance l'ensemble de ces données au niveau national, une plateforme Internet de diffusion a été élaborée par les CBN : SI-FLORE. Dans la phase actuelle de son développement, cet outil permet de visualiser les cartes de répartition des taxons à l'échelle communale et à la maille 10x10km. Cette plateforme de diffusion des données floristiques complète ainsi le paysage de la connaissance de la flore sauvage en France. Elle a vocation à évoluer pour répondre toujours mieux aux besoins des utilisateurs, notamment par la mise à disposition des caractéristiques biologiques, écologiques et réglementaire de l'ensemble des taxons.