Rapport de demande de renouvellement d’agrément
Une nouvelle stratégie en faveur du patrimoine végétal du territoire
Depuis 1996, grâce au soutien constant des collectivités partenaires, le Conservatoire botanique national du Massif central a focalisé son action sur la capitalisation d'une somme conséquente de connaissances sur la diversité végétale de son territoire d'agrément. Celles-ci lui ont permis d'asseoir son expertise mais aussi sa reconnaissance aux échelons régional et national.
Dès lors, le Conservatoire se situe à une période charnière où il doit être en mesure d’apporter un éclairage sur l’orientation et l’efficacité des politiques publiques de préservation de la diversité végétale.
Si l’on devait donner une image au travail réalisé depuis 1998, on pourrait dire qu’il a fallu aimanter l’aiguille avant que la boussole ne puisse indiquer le cap. Ainsi, la clôture des inventaires régionaux et la publication des Listes rouges régionales et de la Liste rouge nationale relatives à la flore vasculaire permettent – enfin – aux pouvoirs publics de prendre connaissance des enjeux de conservation et de hiérarchiser leurs interventions en faveur de la flore et de la végétation du Massif central. Ces connaissances permettent – enfin – de localiser les « points chauds » de la biodiversité et d’orienter les documents de planification territoriale (urbanisme, infrastructures de transport…).
Si ces travaux d'amélioration des connaissances n’avaient pas été lancés 14 ans plus tôt, nous aurions été bien embarrassés pour répondre aux défis actuels qui pèsent sur notre territoire. En effet, comment anticiper l’impact des changements climatiques sur les paysages, notre cadre de vie ou encore nos activités économiques sans connaître la flore et la végétation qui composent ces éléments ? Comment prévenir la société et la biodiversité de l’impact éventuel de nouvelles pratiques, de nouvelles filières économiques ? Comment réparer les secteurs dont les sols ou l’eau auraient été pollués ? Quels seront les effets de la déprise ou de l’intensification agricoles sur nos activités, nos paysages, notre environnement ?
À toutes ces questions, le Conservatoire botanique peut désormais apporter des éléments de réponse. Le développement croissant des nouvelles technologies de l’information ouvre de formidables possibilités pour mobiliser et rendre publiques ses connaissances. À cet égard, le Conservatoire doit se tenir prêt à répondre aux futures et nombreuses sollicitations des acteurs publics et privés qui devront à court, moyen et long terme, se positionner et élaborer de nouvelles stratégies face aux bouleversements qui attendent le Massif central.
Pour répondre à ce défi, pour remplir pleinement sa mission de conservation de la diversité végétale, pour assurer à la société la possibilité de vivre dans un environnement respecté, pour offrir à notre économie une vision à long terme, le Conservatoire doit poursuivre ses efforts, ses travaux, ses réflexions. Dans le cadre du nouvel agrément 2018-2023, cette nouvelle stratégie tend donc vers un ancrage renforcé de ses missions et de ses activités au sein de son territoire. Assurer une visibilité plus forte de son action, associer un public plus large aux questions de préservation de la diversité végétale, renforcer son appui et ses conseils auprès des pouvoirs publics et être force de propositions novatrices, voilà quelques orientations qui fixent la prochaine stratégie du Conservatoire botanique.
Mais le Conservatoire botanique n’est pas seulement un établissement scientifique, c’est aussi un haut lieu culturel en plein cœur de Chavaniac-Lafayette dont les jardins conservatoires, situés à proximité du Château de Lafayette, offrent de formidables opportunités de développement touristique et pédagogique tant à l’échelle locale qu’à celle du Massif central. En effet, dès les travaux achevés, le Conservatoire botanique sera en mesure d’ouvrir pleinement ses jardins aux habitants du territoire mais aussi aux touristes, offrant un nouveau lieu de visite permettant de sensibiliser à la connaissance et à la préservation de la diversité végétale du Massif central. Cette ouverture constitue également un premier pas vers une pédagogie et un enseignement des sciences du végétal dédiés aux scolaires, aux étudiants et à la formation professionnelle. Là encore, cette opportunité de valorisation pédagogique de ses activités offre au Conservatoire un nouveau défi qu’il aura plaisir à relever dans le cadre de son prochain agrément.
Nul doute que la lecture de ce rapport stratégique vous persuadera de la capacité du Conservatoire à faire face à ces nouveaux défis.
N'hésitez pas à lire le rapport en ligne ou à le télécharger ci-dessous