Partage des connaissances botaniques
Des connaissances botaniques et fongiques fiables et accessibles, à améliorer, partager et diffuser pour contribuer aux politiques publiques de préservation de la nature
Identifier, localiser et inventorier les plantes, les champignons et les végétations constituent un préalable indispensable à leur protection : on ne préserve bien que ce que l’on connaît bien.
Depuis 1998, le CBN Massif central recense et agrège toutes les données d’inventaires botanique, fongique et phytosociologique menés sur son territoire d’agrément, et complète ces dernières par des inventaires sitologiques ou territoriaux. Il organise et partage ensuite les connaissances acquises auprès des experts, des gestionnaires et des pouvoirs publics tout en analysant, grâce à celles-ci, la vulnérabilité et les mutations du patrimoine végétal et fongique.
De 2001 à 2013, les botanistes du CBN et ceux mobilisés à travers son réseau de bénévoles, ont ainsi inventorié la flore vasculaire dans chaque maille UTM (5×5 km) de 10 départements, couvrant alors un territoire de près de 62 500 km². Depuis, cet inventaire général a parfois fait l’objet de quelques compléments ponctuels et non systématiques (mailles sous prospectées, groupes d’espèces sous-inventoriés, recherche d’espèces disparues, inventaire par maille 1×1 km…).
L’actualisation régulière des données du CBN, vieilles de plus de 20 ans pour une partie, constitue un enjeu fort : la comparaison des jeux de données, entre deux périodes différentes, peut en effet permettre au CBN de dégager les tendances d’évolution face à de nouveaux bouleversements (artificialisation des terres, changement climatique, eutrophisation des espaces…) mais aussi permettre aux politiques publiques de s’appuyer sur une expertise fiable et contemporaine et de mesurer l’impact d’actions et programmes favorables à la biodiversité. Constater le retour d’une forte biodiversité à la suite d’une politique volontariste est indispensable si l’on veut mobiliser le plus large public vers une transition écologique plus rapide et efficace.
Outre la flore vasculaire, l’amélioration des connaissance des groupes taxonomiques méconnus est nécessaire si l’on souhaite éviter la destruction involontaire d’espèces passées sous les radars du CBN : les bryophytes (mousses, hépatiques…), les lichens, les champignons ou encore les algues doivent faire l’objet d’inventaires approfondis et homogènes à l’échelle du territoire, même s’ils s’avèrent plus fastidieux à mener en raison des difficultés de détermination in situ et de la spécialisation nécessaire des observateurs.
Mais le partage des données est tout aussi important : la mise à disposition des données anciennes et contemporaines à travers les systèmes d’information régionaux, territoriaux (Massif central) et nationaux (SINP) est indispensable aux efforts de recherche et de surveillance de la biodiversité mais aussi pour la bonne application du droit de l’environnement, en particulier dans le cadre des projets d’aménagement. La création et la diffusion de supports synthétiques présentant ces éléments de connaissance, notamment à destination du grand public, permettent également de nourrir la culture naturaliste des habitants et acteurs du territoire.