Un carrefour climatique…

S’il est situé au centre de France, le Massif central est également situé au centre d’ influences climatiques diverses  ! Arrosé par un régime océanique soutenu, l’ouest du Massif central (Limousin) bénéficie de pluies régulières (900 à 1 500 mm / an surtout à l’automne et en hiver) tandis que les montagnes et hauts plateaux du Puy-de-Dôme et du Cantal essuient les plus importantes précipitations (2 000 mm / an dans le Sancy !) tant sous forme de pluie que de neige du fait de l’altitude. Combiné au sous-sol granitique, ces territoires portent la plupart des zones humides du Massif central. À proximité des flancs orientaux de ces massifs, c’est un climat d’abri qui règne : limagnes, plaines des varennes et du forez supportent un ensoleillement plus important et des précipitations beaucoup plus faibles (500-750 mm / an).

Plus au sud, les causses du Quercy, le Segala, la Montagne noire et les monts de Lacaune bénéficient d’un climat thermo-atlantique, c’est-à-dire influencé par un régime de pluie venu de l’ouest (900 à 1100 mm) mais davantage réparti tout au long de l’année, et baigné par des températures plus douces influencées par les vents chauds du sud et du sud-ouest.

Au sud-est, les influences méditerranéennes sont nettement plus marquées. À basse altitude, le déficit hydrique estival combiné au substrat sédimentaire est à l’origine de végétations sous-influence du bassin méditerranéen (pelouses sèches,  maquis, chênaies pubescentes…) ; toutefois les hauts reliefs d’Ardèche et de Lozère captent les pluies et orages portés par les vents méridionaux : ces « épisodes cévenols » se formant principalement en fin d’été et à l’automne contribuent à une pluviométrie annuelle élevée (1000-1900 mm) tandis que l’altitude génère des hivers relativement rudes contrastant avec les étés chauds. On y retrouve un grand nombre de végétations montagnardes.

Au centre et à l’est, c’est un climat subatlantique qui domine. À basse altitude, vallées et piémonts auvergnats et rhonalpins se trouvent moyennement arrosés (750-1250 mm) tandis qu’ils bénéficient d’hivers moins contraignants qu’en montagne (Forez, Livradois, Margeride) où les pluies dépassent 1 800 mm et où les périodes de gel sont plus importantes.

À la lecture de ce qui précède, on comprendra pourquoi le Massif central figure en bonne place parmi les régions les plus arrosées de France. Il compte ainsi le tiers des sources et produit la moitié des eaux minérales du territoire national sans compter les nombreux sites thermaux connus et exploités depuis l’antiquité. Des rivières aussi célèbres que l’Allier, la Loire, l’Ardèche, le Gard, l’Hérault, le Tarn, le Lot, la Dordogne, la Creuse ou encore le Cher y prennent leur source tandis que son relief constitue l’écrin de nombreuses tourbières et autres zones humides connues de l’Europe entière.


Climat d’abri (surtout Limagnes, plaines de Varenne et du Forez) : bon ensoleillement, précipitations faibles (entre 550 et 750 mm) surtout réparties lors des orages d’été, à l’origine d’un bilan hydrique défavorable au Hêtre commun malgré des températures moyennes modérées (moyenne annuelle de 12 °C). Les amplitudes thermiques sont assez importantes entre l’hiver (moyenne de 4 °C) et l’été (moyenne de 20 °C), même si cette amplitude est moins marquée par rapport au climat continental observable dans la plaine de Colmar (Alsace).
Climat thermo-atlantique, d’Aquitaine et de Gascogne, présent jusque dans le sud-ouest du Limousin et du Cantal (bassins de Brive et de Maurs) : pluviométrie assez abondante et assez bien répartie dans l’année (entre 900 et 1100 mm), notamment au printemps, mais étés chauds (température moyenne de 20 °C) à l’origine d’un bilan hydrique limite voire défavorable pour le Hêtre commun (forte évapotranspiration). Vents faibles, brouillards fréquents en automne et en hiver. Orages fréquents en été (15 à 20 jours).
Climat méditerranéen de la moyenne vallée du Rhône et des piémonts sud-est du Massif central (Bas Vivarais, Basses Cévennes). Pluviométrie élevée (entre 1000 et 1500 mm/an), surtout en automne (300 à plus de 500 mm dans la variante la plus typique), mais déficit hydrique marqué en été du fait de pluies rares, mal réparties (orages) et de températures élevées (forte évapotranspiration). Bon ensoleillement en été (fraction d’insolation > 60%). Assez forte amplitude thermique annuelle mais hivers doux (moyennes saisonnières entre 5 °C en hiver et 23°C en été à Aubenas). Vent pouvant être fort (mistral) dans la vallée du Rhône.
Climat subatlantique, planitiaire à collinéen : vallées et piémonts du Massif central extérieur et rhônalpien, moyennement arrosé (entre 750 et 1250 mm, plus important sur les reliefs). Les températures sont intermédiaires (moyenne annuelle entre 9 °C et 12 °C).
Climat montagnard subatlantique, des massifs et plateaux du nord-est du Massif central : pluviométrie annuelle de 800 à 1500 mm, bien répartie dans l’année. Les précipitations varient au sein de cet ensemble, avec une variante plus arrosée sur les massifs plus au nord-est (monts de la Madeleine, Bois Noirs et Haut Forez, dépassant même 1800 mm annuel dans ce secteur le plus alticole), les hivers sont rudes (température moyenne annuelle entre 6 °C et 9 °C à l’étage des forêts, importance de l’enneigement et des jours de gel avec des températures moyennes hivernales négatives au-dessus de 1250 m environ).
Climat océanique, de l’ouest et du nord-ouest du Massif central : pluviométrie annuelle de 900 à 1500 mm, maximale en automne et en hiver. Il est possible d’en distinguer deux variantes :
Climat montagnard évolué, du sud-est du Massif central : pluviométrie annuelle de 1000 à 1900 mm, minimale en été et en hiver (déficit hydrique), maximale en automne marquée par des orages à forts cumuls. Les hivers sont rudes (températures moyennes hivernales négatives au-dessus de 1300-1350 m environ).