Bryoflore

Les bryophytes sont des plantes constituées de tiges et feuilles vertes mais qui contrairement aux plantes à fleurs (trachéophytes), ne comportent pas de vrais vaisseaux conducteurs de sève. Les mousses absorbent l’eau et des sels minéraux directement par leurs feuilles. Expert en bryologie, le Conservatoire botanique national du Massif central s’intéresse aux trois phylum distincts qui composent la bryoflore : les bryophytes au sens strict (les mousses et sphaignes…), les marchantiophytes (les hépatiques) et les anthocérotophytes (les anthocérotes). En France, on peut compter près de 1300 espèces bryophytes dont 85 % sont recensées sur le territoire d’agrément du CBN Massif central. La connaissance de ces espèces, pour beaucoup d’entre-elles hyperspécialisées, renseigne de manière fine sur l’état de conservation des habitats naturels dans lesquelles elles se trouvent.

Fin 2023, la capitalisation de près de 240 000 observations réalisées sur le territoire du CBN ont permis de lister 941 espèces de mousses et d’hépatiques (citées autrefois ou présentes actuellement) dont 2 espèces exogènes. De nombreux travaux menés sur le territoire ont mis en exergue la grande originalité du Massif central liée à sa diversité climatique et géologique, à l’instar de la première découverte mondiale d’ Arvernella microclada sur les sommets du Sancy. Les bryophytes corticoles, celles des zones humides (tourbières, tufs, ripisylves, marais…), des forêts matures, des substrats gréseux ou encore celles confinées sur les régions les plus humides du territoire figurent parmi les nombreuses richesses bryologiques du Massif central. On y retrouve par exemple 6 espèces d’intérêt communautaire : la Bruchie des Vosges (Bruchia vogesiaca), la Buxbaumie verte (Buxbaumia viridis), le Dicrane vert (Dicranum viride), l’Hypne brillante (Hamatocaulis vernicosus), la Grimaldie rupestre (Mannia triandra) et l’Orthotric de Roger (Orthotrichum rogeri Brid., 1812).

Comme pour la flore, les mousses sont confrontées à de nombreuses menaces (pollution atmosphérique, disparition des habitats et notamment du vieux bois ou du bois mort, intensification des pratiques agricoles et forestières, urbanisations…). La moitié des mousses d’Auvergne, par exemple, sont considérées comme menacées d’extinction à l’échelle régionale.

L’importante diversité présente sur son territoire d’agrément, la somme des connaissances acquises depuis sa création, la constitution d’un herbier et d’un centre de ressources documentaires de référence, ont amené le CBN Massif central à jouer un rôle majeur dans le développement de la bryologie en France et dans le Massif central. Il contribue ainsi de manière permanente à la réalisation et à la mise à jour de référentiels et de catalogues régionaux et nationaux. Il participe à l’évaluation de l’état de conservation de la bryoflore (listes rouges) et suggère les mesures de gestion conservatoire pour les taxons les plus menacés. Il anime également un groupe de bryologues à l’échelle du Massif central de manière à fédérer les compétences au niveau territorial et faciliter la contribution d’experts aux travaux du CBN.

L’onglet « Ressources » de ce site permet d’accéder à de nombreuses listes de travail (catalogue des taxons, listes rouges…). N’hésitez pas à les consulter pour connaître la biodiversité du territoire !