Portrait écologique du Massif central

À l’évocation du Massif central font écho, la plupart du temps, ses volcans sinon ses hauts pâturages, situés au centre de la France. Ainsi, malgré ses 84 000 km2 d’emprise (soit 15 % du pays), force est de constater que ses limites géographiques demeurent relativement confuses dans la plupart des esprits. Quatrième massif montagneux le plus élevé de France métropolitaine (715 m d’altitude moyenne) après les Alpes, les Pyrénées et la Corse, le Massif central repose pourtant sur quatre grandes régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie) soit, tout de même, 22 départements dont 11 en totalité1… Ainsi situé au carrefour d’influences climatiques contrastées, sur une grande diversité de sols et de reliefs, le Massif central porte une flore et une fonge particulièrement riche. Découvrez à travers ces pages, un bref portrait écologique du territoire et de sa biodiversité.

Des paysages emblématiques marqués par la main de l’homme…

Du Puy de Sancy (1 886 m d’altitude) aux basses vallées de l’Ardèche ou de l’Hérault (environ 40 m d’altitude), des causses cévenols aux bassins houillers stéphanois, des larges méandres de l’Allier aux gorges profondes du Tarn, des cratères verdoyants du Puy-de-Dôme aux avens du Larzac, des tourbières limousines aux forêts du Morvan, le Massif central concentre une extraordinaire diversité de paysages qui vaut au pays, une bonne part de son attractivité touristique et de ses richesses patrimoniales !

Les géographes y distinguent plus d’une centaine de terroirs ou de petites régions naturelles au caractère nettement marqué. Même si ces paysages ont été façonnés par la main d’une société rurale aujourd’hui moins présente (44 habitants au km² en moyenne), beaucoup ont conservé un caractère naturel marqué. Seul 3,8 millions d’habitants peuplent aujourd’hui les 4073 communes qui dessinent le Massif central. Les zones urbanisées se concentrent aujourd’hui autour des trois plus grandes agglomérations (Limoges, Clermont-Ferrand et Saint-Étienne) qui comptent près de 25% de la population du territoire.  En dehors de ces quelques grandes zones urbaines, le Massif central se caractérise par un paysage de moyennes montagnes riches en forêts (34 %), en milieux ouverts herbacées (40 % de prairies et de pelouses), de zones humides (lacs d’altitude et tourbières, etc.), à plus basses altitudes par des grandes cultures (Limagnes, Forez) riches en messicoles , entrecoupées par de grands fleuves ou rivières (Loire, Allier, Creuse, Dordogne, etc.).

En effet, les sociétés qui ont jalonné le territoire depuis plus de 15 000 ans, ont légué une biodiversité étroitement liée aux pratiques agricoles et sylvicoles de montagne dont les reprises et déprises ont souvent rythmé l’évolution et la genèse de paysages emblématiques… Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce territoire présente l’une des plus fortes densités de Parcs naturels en Europe : 12 entités couvrent la moitié de son territoire (Volcans d’Auvergne, Livradois-Forez, Millevaches-en-Limousin, Pilat, Monts d’Ardèche, Morvan, Haut-Languedoc, Cévennes, Quercy, Périgord-Limousin, Grands Causses, Aubrac...) !

Et si elle porte les traces d’une emprise humaine de longue date, cette étonnante variété paysagère est également liée à l’extraordinaire diversité géologique, topographique et climatique du territoire.