Une géologie variée marquée par l’activité volcanique
Le substrat géologique influe sur la richesse trophique du sol qui en est issu, et donc sur le type de végétation observé. Si la position topographique joue aussi un rôle important, via l’entrainement des éléments minéraux par le ruissellement (appauvrissement au niveau des zones de départ comme les hauts de versants et au contraire concentration en bas de versants), certaines végétations peuvent ainsi être plus fréquentes en contexte acide (sols issus de roches acides cristallines ou métamorphiques) ou au contraire, en contexte riche en bases échangeables (basaltes, calcaires, marnes).
Ainsi, les massifs de l’ouest (Limousin, Combrailles) et l’est du Massif central (Livradois, Forez, Pila, Monts du Lyonnais, Haut Vivarais) mais aussi plus au sud, les Cévennes ou encore le Haut-Languedoc, reposent sur d’importants affleurements granitiques et métamorphiques. Ils constituent les vestiges érodés de montagnes qui formaient, il y a 300 à 500 millions d’années, l’immense chaîne hercynienne, et supportent généralement aujourd’hui des sols acides où se sont développées de nombreuses tourbières, landes, forêts de hêtres et de sapins…
Au nord et au sud du Massif central, les terrains sédimentaires dominent. Les Limagnes auvergnates ou encore la plaine du Forez reposent sur de larges bassins sédimentaires d’origine lacustre (parfois entaillés par des fossés d’effondrements d’origine tectonique et d’importants gisements houillers). Ailleurs, sur le Bas-Vivarais (sud de l’Ardèche) et sur les causses du Lot, de Corrèze et des Cévennes, d’épais plateaux calcaires témoignent des allers-venues de l’océan, il y a plus de 145 millions d’années. La nature chimique des sols varie en fonction du type de sédiment, entre ceux acides comme les sables et les grés et ceux plus riches chimiquement comme les marnes et les calcaires. L’agriculture y a implanté de nombreuses végétations pastorales originales et cultures céréalières riches en messicoles lorsque le territoire n’est pas occupé par les forêts de chênes ou de pins.
Au centre du territoire, l’intense activité tectonique a donné naissance (-65 MA à -7 000 ans) à l’un des plus beaux ensembles volcaniques d’Europe : chaîne des Puys, monts Dore et du Cantal, massifs du Cézallier, de l’Aubrac, du Devès, du Meygal et du Mézenc... Les roches issues de l’activité volcanique possèdent une richesse chimique variable, entre les roches de type trachyandésite issus de volcanisme explosif (massifs du Sancy et du Cantal) à l'origine de sols souvent plus pauvres en bases, et les basaltes plus riches en bases assimilables. Les milieux rupestres, les prairies et estives situés sur ces substrats sont généralement uniques en Europe.
[1] Le Massif central couvre les départements suivants (ceux indiqués par une astérisque constituent le territoire d’intervention du CBN Massif central) : Allier* (totalité), Ardèche* (en partie), Cantal* (totalité), Loire* (totalité), Haute-Loire* (totalité), Puy-de-Dôme* (totalité), Rhône* (en partie) ; Saône-et-Loire (en partie), Nièvre (en partie), Yonne (en partie), Côte-d’Or (en partie) ; Corrèze* (totalité), Creuse* (totalité), Haute-Vienne* (totalité) ; Aude (en partie), Aveyron (totalité), Gard (en partie), Hérault (en partie), Lot (totalité), Lozère (totalité), Tarn (en partie), Tarn-et-Garonne (en partie). Sa délimitation fait aujourd’hui l’objet d’un consensus scientifique qui a nourri ses contours administratifs au sens de la loi Montagne. Plus d’infos sur le portail du Commissariat à l’aménagement, au développement et à la protection du Massif central