Flore vasculaire
Les Trachéophytes, appelées aussi plantes vasculaires, constituent une part importante de la diversité végétale. Dans la classification actuelle, ils regroupent les Lycophytes (Lycopodes et Sélaginelles), les Monilophytes (Fougères et Prêles), les Gymnospermes (Conifères, Cycas, Gingko, etc.) et les Angiospermes (plantes à fleurs). À ce jour, 6072 espèces vasculaires ont été recensées en France métropolitaine (dont 1088 espèces exotiques).
Depuis sa création, le Conservatoire botanique dresse la liste des espèces vasculaires de son territoire, cartographie leur répartition et propose des mesures de gestion conservatoire pour les taxons les plus menacés. En capitalisant plus de 6 millions d’observations botaniques sur son territoire d’agrément, le CBN Massif central a estimé la diversité floristique à environ 3 904 espèces vasculaires (connues au 31/12/23 ; hors hybrides et espèces accidentelles et strictement cultivées ; citées autrefois ou présentes actuellement), dont 2 848 plantes indigènes (s.l.) et 872 plantes exogènes (au 31/12/23 ; hors hybrides et espèces accidentelles et strictement cultivées) ; le statut d’indigénat n’est pas déterminé pour 822 taxons) !
À la lueur de cette formidable base de connaissance, que pourrait être la flore emblématique du territoire d’agrément du CBN Massif central ?
Certaines espèces comme le Séneçon à feuilles d’adonis (Jacobaea adonidifolia), la Doradille du Forez (Asplenium foreziense), la Doradille du Nord (Asplenium septentrionale) ou la Knautie du basalte (Knautia basaltica) peuvent être considérées comme des espèces caractéristiques : leur aire de répartition française est parfaitement calquée aux limites géographiques du Massif central. D’autres plantes comme l’Anémone pulsatille rouge (Anemone rubra), le Genêt purgatif (Cytisus oromediterraneus), la Fétuque d’Auvergne (Festuca arvernensis), le Scirpe des forêts (Scirpus sylvaticus) ou encore la Knautie d’Auvergne (Knautia arvernensis) sont présentes plus largement sur le territoire métropolitain mais détiennent l’essentiel de leurs bastions dans le Massif central. De même, le Hêtre (Fagus sylvatica), le Pin sylvestre (Pinus sylvestris) et le Sapin pectiné (Abies alba) peuvent être considérés comme les trois piliers des forêts du Massif central.
De manière plus symbolique et culturelle, le Narcisse des poètes (Narcissus poeticus), la Gentiane jaune (Gentiana lutea) ou encore le Thé d’Aubrac (Clinopodium grandiflorum) figurent parmi les « enfants du pays » les plus connus du public. Ces espèces, bien que très communes sur d’autres massifs français, sont souvent citées comme étant caractéristiques du Massif central, notamment en raison de leurs usages traditionnels.
D’un autre point de vue, notre territoire porte une responsabilité particulièrement forte quant à la préservation de certaines espèces plus largement réparties en Europe mais pour lesquelles les dernières populations s’observent, parfois seulement, sur le Massif central : la Ligulaire de Sibérie (Ligularia sibirica), la Lysimaque à fleurs en épi (Lysimachia thyrsiflora), l'Isoète à spores épineuses (Isoetes echinospora), l’Orobanche jaune (Orobanche flava), la Doradille cunéiforme (Asplenium cuneifolium), la Centaurée de Lyon (Cyanus lugdunensis), le Lycopode d'Øellgaard (Diphasiastrum oellgaardii), l’Épervière du Cantal (Hieracium cantalicum), le Trèfle tronqué (Trifolium retusum), la Renoncule à fleurs latérales (Ranunculus lateriflorus), la Renoncule à fleurs noueuses (Ranunculus nodales), la Saxifrage à feuilles d’Épervière, (Micranthes hieraciifolia) et parmi les arbres, le Saule des Lapons (Salix lapponum), le Pin de Salzmann (Pinus nigra subsp. salzmannii) et le Bouleau nain (Betula nana) figurent parmi les espèces auxquelles le CBN porte une attention particulière.
D’autres espèces, enfin, se montrent particulièrement rares du fait de leur endémicité propre au Massif central. La Saxifrage de Lamotte (Saxifraga lamottei), l’Agrostide de Maryse Tort (Agrostis marysae-tortiae), la Jasione crépue d’Auvergne (Jasione crispa subsp. arvernensis), le Dryopteride d’Ardèche (Dryopteris ardechensis), la Biscutelle d’Auvergne (Biscutella arvernensis), l’Arabette des Cévennes (Arabidopsis cebennensis) ou encore l’Alysson du Rhône (Alyssum rhodanensis) ne s’observent qu’en de rares localités du Massif central, et nulle part ailleurs dans le Monde…
L’ensemble des travaux menés sur la flore vasculaire du territoire d’agrément du CBN Massif central converge sur la forte pression exercée sur ce patrimoine. Dans chaque ancienne région du territoire d’agrément (avant réforme territoriale), environ 20 % de la flore vasculaire régionale est menacée d’extinction, 7% quasi-menacée. Certaines des espèces citées ici ont fait ou font encore l’objet de plans de conservation spécifiques.
Les listes complètes des espèces recensées dans les différents territoires qui composent le Massif central, complétées par leurs cotations de rareté et de menace, sont disponibles dans la rubrique « Ressources ».








